Quel avenir pour les tours de bureaux du centre-ville ?
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Chloe Machillot
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Chloe Machillot
À travers son plan d’action « J’aime travailler au centre-ville », la CCMM entend notamment aider de nouvelles entreprises en sous-louant les espaces de bureaux excédentaires des sociétés déjà établies.
« On sait qu’une partie des employés qui occupaient le centre-ville avant la pandémie ne reviendra pas. Mais l’économie a horreurdu vide: ces départs offrent l’occasion à d’autres acteurs, qui ne pouvaient financièrement pas louer d’espaces au centre-ville, de venir y travailler », poursuit Michel Leblanc. Il explique que ces nouvelles arrivées pourraient non seulement solutionner l’inoccupation de certains étages des tours de bureaux, mais aussi créer des alliances très stimulantes pour l’activité du centre-ville.
« Par exemple, certains dirigeants des plus grandes banques sont ouverts à accueillir desstart-upen fintechet devenir ainsi des incubateurs de petites entreprises dans un domaine connexe à la finance, illustre-t-il. Imaginez l’innovation et le dynamisme que créeraient de telles synergies entre les milieux traditionnels et innovants ! »
Dans cet esprit, plusieurs agences, dont Cossette, Vision7 International, Septième, Jungle, K72 et Citoyen, ont déjà annoncé leur volonté de se rassembler dans les nouveaux locaux de WeWork, au cœur du centre-ville, dès décembre prochain.
Puisque de nombreux employés auront désormais le choix entre travailler de la maison ou se déplacer au bureau, ce dernier devra, plus que jamais, s’avérer attractif. Espaces de travail spacieux et lumineux, services de proximité: l’environnement et le bien-être étaient déjà des préoccupations grandissantes, elles deviennent carrément une priorité.
Le groupe Ivanhoé Cambridge travaille depuis des années à développer des espaces de travail avant-gardistes. La pandémie a certainement accéléré cette préoccupation. Son Projet Nouveau Centre comprend un investissement de plus d’un milliard de dollars pour réénergiser le centre-ville et les quatre propriétés qui en font partie: Place Ville Marie, Centre Eaton, Maison Manuvie et Fairmont Le Reine Elizabeth. « Ce projet nous offre la possibilité d’expérimenter en design, en construction et sur le plan de l’offre de services professionnels, déclare Gabrielle Meloche, conseillère principale aux Affaires publiques, publicitaires et communications pour Ivanhoé Cambridge. Le savoir-faire acquis dans le cadre de ce projet pourra ensuite être appliqué à nos autres propriétés et initiatives ailleurs dans le monde. »
Preuve que les tours du centre-ville n’ont pas épuisé leur stock d’opportunités, la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH) vient d’annoncer un projet de construction d’une tour de bureaux de 25 étages d’ici 2027. Ce chantier, qui sera prochainement soumis à une consultation publique, veut offrir « un environnement de travail avant-gardiste » afin de «répondre aux attentes changeantes des utilisateurs de bureaux» en mettant l’accent sur leur bien-être.
L’environnement et les attractions autour des bureaux s’intégreront également aux mesures incitatives pour convaincre les employés de revenir travailler au centre-ville. La municipalité a d’ailleurs récemment dévoilé un plan de 25 M$ pour bonifier ses attraits cet été. « On met en place toutes les mesures nécessaires pour éviter un cycle de dévitalisation du centre-ville », affirme Luc Rabouin, responsable du développement économique et commercial et du design au sein du comité exécutif de la Ville de Montréal.
Ce soutien de la Ville se traduira par de l’aide financière aux commerçants et aux restaurateurs afin d’adapter leurs lieux aux règles sanitaires, par l’aménagement de rues piétonnes et de terrasses idéales pour appliquer la distanciation sociale, par l’organisation d’évènements artistiques et culturels ainsi que par la création d’espaces permettant aux employés de travailler en plein air !
« On va s’assurer que l’expérience du travailleur est optimale, dit Glenn Castanheira, directeur général de Montréal Centre-Ville. Le centre-ville va continuer d’attirer les gens, car il offre un cadre de travail stimulant, qui comprend des services à proximité et la possibilité d’avoir des contacts humains qu’ils ne retrouvent nulle part ailleurs. »