Le centre-ville, un lieu où il fait bon vivre
3 minutes
Ariane Mimeault
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Ariane Mimeault
Pour faciliter le « vivre ensemble », plusieurs initiatives ont été mises en place, de grands chantiers sont amorcés, à commencer par les travaux de réaménagement de la rue Sainte-Catherine Ouest.
Depuis 2018, la Ville de Montréal pilote des travaux de revitalisation majeurs sur la rue Sainte-Catherine Ouest. Cette artère emblématique subit ni plus ni moins qu’une cure de jouvence qui en transformera l’utilisation.
Christiane Rail, cheffe de section au Service de l’urbanisme et de la mobilité, explique que le réaménagement a été pensé dans le but d’offrir un environnement agréable et confortable aux gens qui le visitent, mais plus encore, à ceux qui y vivent ou y travaillent.
Si la rue Sainte-Catherine Ouest était jadis perçue comme un lieu de passage d’un point A à un point B, elle deviendra donc un espace où l’on a envie de s’arrêter pour se détendre ou échanger. Multiplication des oasis de verdure, mobilier urbain invitant, parcours piétonniers optimisés, accès au Wi-Fi gratuit, tout sera mis en place pour bonifier l’expérience humaine au cœur de l’effervescence typique des lieux.
Ces travaux de revitalisation englobent aussi le verdissement et l’élargissement du square Phillips, la transformation de l’avenue McGill College en place piétonne et la poursuite du réaménagement de la rue Sainte-Catherine Ouest jusqu’à l’avenue Atwater.
Ultimement, l’artère deviendra une destination de calibre mondial vers laquelle les résidents convergeront autant que les visiteurs.
Signe prometteur d’un lieu de vie en effervescence, le milieu communautaire du centre-ville foisonne d’organismes qui viennent tantôt accompagner les résidents, tantôt les divertir.
Pour encourager ces organismes, plusieurs soutiens existent, notamment le Programme d’aide financière aux organismes et initiatives du centre-ville (Paf! CentreVille), lancé il y a quelques années par Montréal centre-ville. Ce fond vise à soutenir les projets créatifs et innovants qui contribuent à rendre le quartier plus attractif et accueillant.
Rami M’Rad, coordonnateur des services aux membres chez Montréal centre-ville, cite en exemple le soutien financier accordé au Souk Habitat PVM, foire et salle d’exposition pour designers locaux installée au 20e étage de la Place Ville-Marie. Un autre projet soutenu : le Carnaval des couleurs, un événement qui promeut la diversité et l’inclusion.
Montréal centre-ville s’implique également dans des projets communautaires, tels que Dialogue, un programme d’aide à l’itinérance créé en partenariat avec les YMCA; les Ambassadeurs, des agents qui assurent la liaison entre les différentes populations du centre-ville; et la Brigade de propreté, qui assure l’entretien et la propreté du quartier.
« Tout ça dans le but de favoriser la cohabitation sociale et qu’il fasse bon vivre au centre-ville », souligne M. M’Rad.
Chapeauté par la Société de développement social(SDS), le projet ÉMMIS — pour Équipe mobile de médiation et d’intervention sociale —, vise quant à lui à décongestionner les services de première ligne en offrant de l’aide psychosociale aux populations vulnérables du centre-ville.
« Nous voulons éviter les situations d’affrontement », explique François Raymond, directeur général de la SDS. Par exemple, les policiers du quartier peuvent faire appel aux intervenants d’ÉMMIS lorsqu’ils sentent qu’une intervention nécessite davantage une approche psychosociale que policière.
Tous les organismes de l’arrondissement qui œuvrent auprès des personnes vulnérables peuvent s’adresser à ÉMMIS. Malheureusement, la pandémie a fait doubler le nombre de personnes en situation vulnérable, mais il y a de l’espoir.
« Quand on signale un besoin, il y a de l’ouverture de tous nos partenaires institutionnels; tout le monde veut trouver des solutions à l’itinérance en ce moment, il faut en profiter », confie M. Raymond.
ÉMMIS est un projet gagnant pour tous selon lui. « Les policiers en avaient besoin, les clientèles en avaient besoin, la Ville en avait besoin, pourquoi on n’a pas fait ça plus tôt ? »
Le centre-ville ne s’en porte que mieux.